Dire qu'il n'y a même pas de vent pour agiter les fleurs
Je voudrais aimer encore une fois, écrire des
choses jolies et dire C’est pour toi.
Que d’autres mots me viennent que Bouteille,
amie à nulle autre pareille. Je présenterais ma chérie à mes
parents, à ma mère dans son jardin – pour agiter les fleurs, il y aurait un peu
de vent –, à mon père près sa pierre dans le cimetière – penser à remplacer les
pleurs fânés.
Je voudrais que Papa soit content pour moi mais je
n’ai rien à lui montrer, rien qui ne mérite de le déterrer. Oui ! je voudrais
tout fier avec elle faire une ballade au cimetière ! Et sans l’avoir prévenu
crier Suprise ! à mon père.
Je lui dirai La prochaine fois que je
viendrai, tu seras grand’père.
Mais la prochaine fois que j’irai, je serai seul –
je le sais – car qui m’aimerait assez pour m’accompagner ? Alors, méchant, je
lui crierai Que m’as-tu laissé ?
Et, mon dieu, qui suis-je pour parler à une pierre ?