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Au temps pour moi.
29 novembre 2006

Puis elle ne m'a plus cherché.

C’est une technique éculée : pour me faire venir, elle s’éloignait. Quand j’étais tout près, elle m’agrippait, m’enlaçait, m’embrassait puis me repoussait, je lui disais Oh chérie, ne le fais plus, plus jamais, rien qu’une fois, une fois encore. S’il...
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27 novembre 2006

Se tromper.

[...]
26 novembre 2006

Que quelqu'un m'accompagne jusqu'au matin.

Je pose mon tabac sur la feuille, l’emmaillote puis l’allume. Je m’installe dans le trou de mon matelas, commence à fumer dans le froid et tire le linceul à moi. J’inspire la mort, la retiens et expire. Bientôt grâce à la radio je m’endormirai sans pensées....
25 novembre 2006

Cause de mon silence.

Qu’est-ce qui, de ma vie, mérite d’être dit ? Hormis J’ai aimé, j’ai été aimé – et c’est fini .
23 novembre 2006

Alger à Paris.

[...]
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16 novembre 2006

Elle ne m'entend plus.

Ma chérie, mon absente, est malentendante : à chaque oreille, elle porte un appareil. Je me moquais, lui disais Chérie, amène-moi tes oreilles pourries qu’alors j’embrassais sans faire de bruit – et elle riait. Comme je fume elle répliquait Chéri, amène...
13 novembre 2006

Que sera sera.

De ce côté que je croyais dévasté par la mort, les silences, secrets et absences, se parlent et tâtonnent les rescapés. Ils ne se connaissent pas : ils s’essaient. Ils butent un peu sur les mots : est-ce celui-là qu’il fallait dire ? Ne va-t-il pas faire...
12 novembre 2006

Je ne devrais pas parler.

Je voudrais parler de la maladie ou de la guerre, des malheureux dont la chair pourrit ou se déchire, des enfants mutilés et des mères violées, des mères mutilées et des enfants violés, de la faim qui gonfle les ventres, de la justice qui coupe les mains,...
11 novembre 2006

Petit frère

Petit frère, je voudrais te dire que je t’aime. Si tu savais écrire, je t’écrirai. Si je savais dire, je te le dirais. Si tu savais parler, je t’écouterais. Mon frère de demi-sang mais mon frère de toute mon âme, mon demi-frère qui se rejette pour moitié...
9 novembre 2006

Et il te reste quoi qui puisse te sauver ?

Sur la page de faux titre, l’auteur m’a écrit ceci : « Merci d’aimer ce livre que j’ai écrit pour me sauver naïvement du désastre. » Voilà ce que tu penses douze jours après qu’elle t’a dit qu’elle ne t’aimait plus : le lait est monté à ses beaux seins...
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