Vivre et laisser mourir.

Dans un morne champ se croisent et se saluent parents défunts et amours mortes, en une langue que je ne comprends pas – dont je crois que chaque mot parle de moi.
Dans leur sabir, les morts me sifflent – mais je viendrai pas : j'ai trop d'espoir. Et détournant le regard leur rumeur me fait peur. Je n'ai qu'eux à voir et nulle part où me cacher, sauf dans le néant.
Peut-être demandent-ils à disparaître enfin ? Il m'effraie d'envisager qu'un jour ils ne demanderont plus, mais exigerons. Car ce jour, peut-être, deviendrai-je fou. Je serai un néant qu'habiteront quelques démons.
Vivre. Mais comment fait-on ?

Comments

[Lliane]

Tu parles de ce qu'on appelle le sentiment d' "étangeté à soi-même" ?

[katar]

Bidula : j'ai une métaphore filée qui me vient en tête mais elle a trop à voir avec "Le millionnaire" pour que j'en fasse part ici. Néanmoins, si on pouvait lui donner un petit coup de main, si elle existe, à cette roue...

Déclik : le test de la tête sous l'eau (que je ne ferai pas) me fait penser qu'il y a encore quelques années je me surprenais à oublier de respirer parfois. Mais je ne crois pas que le "vivre" de Muriel se limitait au fait biologique.
Avoir confiance en moi... Ça fait des années qu'on m'en parle, mais parfois je me dis que je ne suis pas si loin de moi, comme si je le sentais, comme si j'étais juste à côté, pas là où je regarde.

[Déclik]

Vivre est instinctif, meme chez les humains, Muriel.

Mets toi la tête dans l'eau, quand l'asphixie commence, d'une manière ou d'une autre, tu essayeras de reprendre ta respiration.

Effectivement bidula, c'est l'amour de la vie qui n'est plus instinctif chez nous ...

Quand tu auras confiance en toi, tu te laisseras aimer la vie sans avoir peur Katar ... le chemin est long avant de se trouver :)

[bidula]

Vivre est instincif, aimer vivre est une force qu'on a, qu'on perd, qu'on retrouve et qu'on reperd. C'est la roue qui tourne. Ne pas oublier que c'est son principe.

[katar]

Déclick : quand je me laisse faire, je ne fais pas. Quant à la confiance... Il semblerait qu'elle s'acquiert en vivant. Bon, le serpent se mord la queue : c'est pas gagné.
Muriel : c'est justement de légèreté que, peut-être, je souhaite, sans perdre d'intensité. "Intensité", tu parles, je vis à peine, c'est le vide.