Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
Au temps pour moi.
1 mai 2007

Je ne me suis pas noyé.

J’ai rêvé que mon père était vivant, quelque part, avec un enfant. Pas très loin géographiquement, mais où : ça, je ne savais pas, séparé de moi par sa secrète volonté, par mon ignorance d’enfant disant à maman « Il est où, Papa ? », et elle pleurait, n’arrivait pas à dire les mots d’usage, « Il est monté au ciel ». Mais comment maman va-t-on au ciel quand on est sous terre ? J’hurlais « J’ai vu le trou, maman ! Tu mens ! j’ai vu le trou, maman ! » Dans mon rêve c’était différent, ce que j’hurlais, c’était « Mais il est vivant, maman ! mais il est vivant ! » ; elle n’entendait pas. Ce qui m’éberluait était moins qu’il fût vivant que j’eusse un autre frère et un court instant, un très court instant, j’ai ressenti une jalousie immense, immonde, un bref instant si puissant que j’en ai été réveillé, si brusquement que j’ai paniqué ; j’avais le front trempé, les joues mouillées. Je baignais dans le creux de mon matelas, tout draps repoussés, dans la sueur que provoque la peur. La peur et la sueur qui me faisaient crier « Je vais me noyer ! » J’ai su rapidement que ce n’était pas vrai mais en pensée je criais « Je vais me noyer ! », je criais, je criais pour qu’il vienne me sauver mais, de derrière son secret, il se contentait de regarder. Je continuais, mais doucement, de répéter « Je vais me noyer, je vais me noyer… », mais en murmurant ; et je souriais étrangement.

Publicité
Publicité
Commentaires
Au temps pour moi.
Publicité
Au temps pour moi.
Derniers commentaires
Publicité