Grands pas et petits plats.
Il sera une fois cette femme qui m’aimera. Elle me
tiendra le bras et, comme je ferai des grands pas, elle me dira « Reste près de
moi ». Alors je l’embrasserai pour me faire pardonner et je recommencerai de
marcher, et je recommencerai de l’embrasser, je l’embrasserai, alors elle dira
« ça suffit, je te tiens par la main, viens, viens jusque chez moi, je te ferai
des petits plats. » Mais elle mentira, chez elle pas de petits plats mais Je te fais visiter, là c’est mon oreiller.
Même pas de surgelés, pour compenser elle se sera déshabillée.
Il ne sera pas cette fois. Car je la croise chaque
matin et je n’ose rien ; ses yeux son absents, sa coupole entre les jambes,
elle attend. Je n’ai pas même une pièce à donner, elle est si jolie mais
j’ose à peine la regarder : j’aurais peur de la vexer – car elle n’a plus de
pieds.
Jamais nous n’irons nous promener.