Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
Au temps pour moi.
30 octobre 2006

Pensées à étouffer

Encore une fois : vingt ans. Il n'y a pas grand'chose à sauver de ce texte-ci. Je le poste pour qu'on puisse imaginer combien en moi, en ce moment, se mêlent les sentiments de perte. Il faut le lier au précédent, sans chercher de lien logique. Ils forment, chacun, un écho qui a moins à voir avec le style – affligeant – qu'avec ce qu'ils me rappellent de mes tourments. Bon dieu, j'ai mal comme à vingt ans. Comme si rien ne m'avait servi, comme si je n'avais rien appris. Je supprimerai ce texte et son le précédent ce soir.

Ça s’est terminé si mal, souviens-toi, cœurs dedans, griffes dehors, mal partout, oui je me souviens. Ah ! qu’il me manque ton ventre, et ses plaisirs, et ses douleurs. Et sa chaleur sous ma main, et tous les mois ses plaintes, et le rouge avec le blanc qui aurait fait le rose. Et ce petit point de plaisir, sur ta nuque, que mes doigts cherchent, oui c’est là qu’il est, juste derrière mes lèvres. Et ta voix par-dessus ma voix, ces souffles qui soulèvent le drap rouge, blanc, rose, mille fois reposé, mille fois envolé encore. Là-bas dans le temps, cette paix pour nous deux, dans cet écrin fermé sur quelques instants précieux, comme des paupières sur une félicité à recommencer, qu’il faisait doux d’y dormir, ici dans le lit.

Tout ça, c’était là, où je pose ma main, où il n’y a rien ; tout ça, c’était là, où tu poses ta main, où il y a quelqu’un. Et ce sont d’autres plaintes, d’autres couleurs aussi, nouvelles, donc plus belles, mais toujours du rose, mais sans mon bleu. Ta voix : que dit-elle ; et ma voix : où est-elle ? Et qu’entends-tu, et que respires-tu ? Et qui es-tu finalement ? Les entends-tu, mes mots ? Entends comme je les allonge, il faut les prononcer lentement, oui, que ce soit long avant la fin. Ce silence, qu’est-ce ? Des pensées étouffées par le satin ? Qui t’accompagne dans la soie ? Et ma voix, où est-elle ? Et veux-tu qu’elle se taise ? Oui ou non ? Oh, réponds-moi juste comme ceci : par un oui, par un non, sans rien d’autre qu’une signature, pas de bonjour, pas d’au revoir, rien que oui ou rien que non. Ou rien que « Viens. »

Publicité
Publicité
Commentaires
K
Comme quoi, on n'est pas souvent son meilleur juge.<br /> Mais, tout de même, je les trouve assez mauvais. Néanmoins, ça me fait plaisir qu'ils ne soient pas détestés.
R
Contente que tu aies renoncé à effacer, j'aurais manqué ces deux derniers textes. Et je n'en aurais rien su. Mais à les lire, je comprends que ç'aurait été regrettable.<br /> Tu vois, à vouloir faire toujours mieux, tu nous aurais privés de quelque chose...
S
Je risque de faire de même...<br /> <br /> Désolé pour le doublon du premier.
M
Si c'est comme ça, j'vais laisser des commentaires à tous tes textes..
K
Finalement, puisqu'il y a des commentaires, je préfère laisser les textes en ligne. Car s'effacer soi est une chose, effacer les autres en est une autre.
Au temps pour moi.
Publicité
Au temps pour moi.
Derniers commentaires
Publicité