Peut-être que je souris.
Quand elle s’endort, je
mets le chauffage au plus fort. Ainsi je sais qu’elle repoussera les draps,
mais pas moi, elle repoussera les draps et j’aurais eu le temps de me faire à l’obscurité
à force de la regarder. Un peu découverte, s’il te plaît au moins un peu les
seins, elle dort un peu la bouche ouverte, tournée un peu de mon côté, je me
plais à penser que si elle n’avait les yeux fermés, c’est moi qu’elle verrait.
Et, si tu me voyais te regarder ainsi, tu repousserais un peu plus le drap, te
blottirais contre moi, tu n’as pas les yeux fermés et c’est moi que tu vois, c’est
moi que tu vois et c’est pour moi que tu repousses le drap, tu repousses le
drap et je murmure quelque chose et peut-être que tu souris en disant oui.
Et elle sourit peut-être
encore au moment où elle se rendort, tire mon bras comme un drap pour s’en
envelopper, bordée, et moi je ne bougerai pas. Mais je rêve là dans le froid d’une
femme qui n’existe pas, mais je rêve là en me prenant dans mes bras. Et peut-être
que je souris en songeant que tu me dirais oui.