La perfection est un sacrifice trop grand pour moi / Bis repetita.
J’écrivais, j’essayais.
Des mots que j’avais déjà dits ailleurs. Voilà ce que j’écrivais un jour d’avril
2004, que sans savoir je tentais de réécrire aujourd’hui. Ce fut , je crois, mon seul essai d'écriture automatique. On en perçoit les limites.
Ça fait longtemps que je n’ai rien écrit ici, oui ça fait longtemps, parce que je n’écris pas quand je n’ai rien à dire, surtout pas mon emploi du temps, et je ne veux pas dire qu’il pleut ou qu’il fait froid, sauf si c’est plus que ça. Alors je me tais. Je pourrais bien sûr parler de l’amour, comme tout le monde, dire que c’est tellement bien, dire que ça fait mal aussi, que ça c’est vraiment quelque chose finalement. Il me faudrait un don. Ce don pour les jolis mots, je le cherche et quand je dis je t’aime, j’essaie j’essaie d’y mettre de la beauté, et je pense à Sophie bien sûr mais je me dis que ce n’est pas ça la vérité, bien sûr que j’aime Sophie ce n’est pas la question, et je pense à Sophie bien sûr et quand je lui dis je t’aime c’est vrai mais ce n’est pas la question quand je l’écris, ce serait mentir, quand je l’écris quand je cherche les mots, j’aimerais pouvoir trouver des vers comme au bois de mon cœur y’a des petites fleurs, je m’appuie sur Sophie pour aller plus haut, plus haut ça ne veut rien dire, ce pourrait être plus bas tout aussi bien, plus bas bien plus bas, comme si je cherchais le langage originel. Quand je me relis je comprends ça, quand je me relis je vois que je n’utilise pas de mots compliqués, j’en connais pourtant quelques-uns, au moins trois, mais ces mots-là ne me parlent pas, alors c’est des mots simples que j’agence et parfois je trouve ça joli je me dis tiens j’accomplis. Mais ce n’est pas parfait, ça ne le sera jamais, c’est ma chance et c’est dommage mais si vraiment c’était la perfection que je voulais alors je crois que je cesserais d’écrire, je crois que je couperais tous mes textes phrase par phrase, pour ne garder que l’essentiel et je crois que je trouverais que le parfait c’est le silence, pas le silence, la contemplation.
Et je crois que si vraiment je voulais être parfait je refuserais d’exister.