Tranquillité des quais / bonheur de tout à l'heure
C’est le long de la Seine qu’un hasard me
promène. Le Soleil tente de me suivre discrètement, en passant sous le pont. Je
le surprends à mon ombre qui s’allonge, à mon sourire qui grandit. Je m’assois
sur un banc, lui laisse le temps ; j’observe ce faisant un canard au bord
se reposant. Devant moi les passants passent, je regarde, le canard reste. Quelques
instants puis, d’un coup, d’un petit saut, les pattes dans l’eau, il dérive – tranquillement.
Le Soleil qui m’a rejoint me caresse la joue en guise d’allons-y. Je vais,
doucement, mes pensées dérivent – tranquilles. À mes pieds quelque chose
brille, je me baisse pour le regarder : ce n’est rien, un bout de verre,
une allégorie incertaine, une manière d’espoir. Une femme, qu’un hasard
promène, m’appelle. Sous le pont de bois, je prends ta main pour que tu ne te perdes
pas, c’est compliqué parfois d’aller tout droit. Moins vite à chaque instant, le
Soleil marche derrière, discrètement s’éloignant. Je pense Merci tandis qu’elle sourit, nous continuons devant, mais très
lentement : le Soleil est couché maintenant.